La cigarette électronique, une solution non moins risquée

 

Meilleure pour la santé, aide au sevrage tabagique, économique… ces avantages vantés par les fabricants et vendeurs de cigarettes électroniques sont effectivement bien tentants, surtout en ce #moissanstabac. Mais sont-ils réels ? Le vapotage, entré dans les mœurs depuis une dizaine d’années, reste controversé. Entre défenseurs de la e-cigarette et détracteurs de la vapoteuse, Hélium fait le point sur la situation.

 

 

La cigarette électronique pour arrêter de fumer ? Pas toujours !

C’est avec cet argument que la cigarette électronique s’est faite connaître. En effet, contrairement aux cigarettes classiques, la e-cigarette ne produit pas de fumée sèche. Elle utilise un atomiseur. Celui-ci permet, une fois chauffé, de transformer un liquide en vapeur (et non en fumée) qui peut ensuite être inhalée. Sans combustion de papier ou de tabac, il n’y a donc pas de goudrons ou autres produits cancérigènes lors de la production de vapeur, mais le geste reste le même, ce qui peut être intéressant pour les fumeurs.

 

En éliminant les goudrons et un certain nombre de substances additives, la e-cigarette serait donc, pour plusieurs médecins et tabacologues, un bon substitut au tabac, réduisant le risque de cancers. De plus, la possibilité de diminuer progressivement la nicotine présente dans les e-liquides permettrait, à long terme, un sevrage complet.

 

Côté fumeur, le sevrage potentiel n’est pas le seul argument qui a fait exploser les ventes de e-cigarettes ces dernières années. L’absence de fumée et donc d’odeur permet de vapoter en tout lieu (ou presque), et l’achat de e-liquides bien plus économique que des paquets de cigarettes classiques. Pour autant les vapoteurs ne sont-ils plus fumeurs ? Pas sûr.

 

Plus de vapoteurs, moins de fumeurs réguliers mais toujours des occasionnels

Chaque année Santé Publique France publie un bulletin à l’occasion de la Journée Mondiale sans tabac. Publié en mai 2020, celui-ci indique que de plus en plus de personnes utilisent la cigarette électronique comme outil de sevrage (3,8% des adultes vapotent quotidiennement alors qu’ils étaient 2,7% en 2017). Mais le bulletin précise également que 40% des vapoteurs quotidiens fument toujours du tabac tous les jours, signe que la e-cigarette n’est pas un produit miracle et que les fumeurs se contentent souvent de remplacer certaines cigarettes par de la vape afin de faire des économies.

 

Beaucoup de vapoteurs sont donc encore de réels fumeurs. Si certains ont réellement arrêté de fumer des cigarettes classiques, ils n’en restent pas moins dépendants de la nicotine, toujours présente dans les e-liquides. Et même si depuis 2016 la directive européenne TPD (Tobacco Products Directive) encadre plus strictement la vente de produits apparentés au tabac, comme les e-liquides et les cigarettes afin d’assurer la sécurité des consommateurs et la protection des mineurs, l’absence de recul sur le vapotage régulier ne permet pas aujourd’hui de dire quelles sont les conséquences sur la santé.

 

Les dangers du vapotage restent encore inconnus

La cigarette électronique est arrivée en France en 2010, ce qui n’offre pas encore assez de recul aux scientifiques pour en étudier les conséquences à long terme sur la santé. Malgré cela des études sur son utilisation, souvent contradictoires, voient le jour. Ainsi un rapport de l’OMS publié en janvier 2020 qualifiait la e-cigarette « d’indiscutablement nocive », mais « probablement moins toxique que la cigarette ». Ce rapport a suscité de nombreuses réactions, notamment de l’Académie Nationale de Médecine qui affirme à l’inverse, que la e-cigarette aide à l’arrêt et à la diminution du tabac. Difficile donc pour un fumeur de savoir si oui ou non la cigarette électronique est une bonne option pour arrêter de fumer.

 

 

Si le vapotage peut effectivement être une aide au sevrage pour certains fumeurs, il n’en reste pas moins que ses effets à long terme sur la santé restent méconnus et qu’un principe de précaution s’impose. Le meilleur choix reste encore d’arrêter de fumer en se faisant accompagner si besoin. Hélium milite d’ailleurs grandement dans ce sens auprès de ses salariés et ses assurés.

 

Novembre est en France le « mois sans tabac ». À cette occasion, de nombreuses initiatives ont été mises en place pour accompagner les fumeurs dans leur sevrage tabagique. Vous souhaitez arrêter de fumer ? Patchs, gommes, soutien psychologique… De nombreuses solutions existent et peuvent être prises en charge par l’Assurance Maladie. Discutez-en avec votre médecin traitant qui saura vous conseiller.