Augmentation du nombre de vaccins obligatoires, une bonne chose ?

 

Depuis le 1er janvier 2018, le nombre de vaccins obligatoires pour les nouveau-nés est passé de 3 à 11. Une bonne chose pour la majorité des médecins, une atteinte à la liberté pour d’autres. Même si le Gouvernement a tranché, le débat reste ouvert. Alors quels sont les arguments avancés par chacune des parties ? Petite piqûre de rappel sur une question qui agite la France depuis 2016.

 

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Une concertation citoyenne à l’origine du changement de politique vaccinale

L’idée en revient à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé en 2016. Elle souhaite alors réformer la politique de vaccination en France. Celle-ci est en effet jugée beaucoup trop floue par un grand nombre de parents qui n’arrivent pas à s’y retrouver entre vaccins obligatoires et vaccins recommandés.  À cela s’ajoute un nombre grandissant de rumeurs concernant les effets secondaires de certains vaccins, engendrant de la méfiance chez certains parents qui ne font plus vacciner leurs enfants.

Marisol Touraine choisit alors de lancer une grande concertation citoyenne afin d’identifier clairement les attentes et besoins des Français en matière de vaccination. Pendant toute l’année 2016, deux enquêtes sont menées, auprès des professionnels de santé, d’une part et des citoyens, de l’autre.

Le 30 novembre 2016, le rapport du comité d’orientation de la concertation est remis à la ministre. Il préconise notamment d’élargir temporairement le caractère obligatoire de certains vaccins pour l’enfant. C’est en se basant sur cette recommandation que la ministre Agnès Buzyn, nommée en mai 2017, et le Premier Ministre Édouard Philippe annoncent dès juillet 2017 le passage de 3 à 11 vaccins obligatoires pour tous les nouveau-nés dès le 1er janvier 2018. L’objectif est de redonner confiance aux Français et d’éviter les épidémies. Mais cette politique volontariste en faveur de la vaccination, qui est l’une des grandes orientations de la nouvelle stratégie santé du gouvernement, ne fait pas l’unanimité.

 

Les arguments des « anti-vaccins »

Pour certains, c’est la démocratie qui est en jeu. L’obligation de vaccination remettrait en cause la liberté à chacun de choisir s’il souhaite être vacciné, ou non. Un argument défendable sur le papier, mais beaucoup moins en cas d’épidémie.

Pour d’autres, la composition de certains vaccins représenterait un risque pour la santé, notamment à cause de la présence d’aluminium comme adjuvant. Ce dernier, injecté par voie intramusculaire, pourrait représenter un danger pour certains patients (développement de maladies auto-immunes à long terme, augmentation du risque de cancers particuliers…). Le Pr Henri Joyeux a d’ailleurs lancé une pétition en ligne pour un retour au vaccin DTP (Diphtérie-Tétanos-Polio) sans aluminium et « contre la vaccination contre l’hépatite B à un âge où il n’y a aucun risque sauf si l’un des parents est porteur du virus de l’Hépatite B ». À ce jour, et bien qu’aucune étude scientifique n’ait encore démontré la nocivité de l’aluminium, la pétition a recueilli plus de 50 000 signatures.

Dans la ligne de mire des « anti-vaccins » se trouvent également les laboratoires, plus intéressés selon eux par les profits engendrés par la nouvelle obligation vaccinale que par la santé des populations.

Tous les « anti-vaccins » ne sont donc pas regroupés sous la même bannière, chacun avançant des arguments différents pour convaincre.

 

Seule la vaccination peut éviter les épidémies

Au 1er août 2018, 2 741 cas de rougeole ont été déclarés en France, dont 3 mortels. 86 départements ont été touchés. Cette augmentation du nombre de cas en France est à l’image de ce qui se passe en Europe depuis le début de l’année avec plus de 41 000 personnes touchées. Selon l’OMS, c’est deux fois plus qu’en 2017. Une situation suffisamment grave pour déclencher une alerte et parler d’épidémie, car une personne atteinte peut en contaminer jusqu’à 20. Et rappeler à tous que la vaccination est le seul moyen de se protéger.

Cette situation illustre parfaitement ce que pointait du doigt la concertation citoyenne de 2017, à savoir une couverture vaccinale trop faible en France (79% au lieu des 95% préconisés), ou partielle. Beaucoup de personnes vaccinées oublient en effet trop souvent les piqûres de rappels, et ne sont donc pas protégées. L’obligation vaccinale, qui pourrait n’être que temporaire, a donc pour but de restaurer une couverture vaccinale optimale et d’éviter tout risque d’épidémie à l’avenir.

 

Quels sont les 11 vaccins obligatoires ?

Jusqu’au 1er janvier 2018, les 3 vaccins obligatoires étaient : Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite. À ces 3 vaccins, souvent pratiqués en une seule injection (DTP), s’ajoutent désormais Rougeole, Oreillons, Rubéole, Coqueluche, Pneumocoque, Haemophilus influenzae b, Hépatite B et Méningocoque C.

Pour limiter le nombre d’injections, les vaccins sont évidemment combinés. Pour tout savoir sur le calendrier de vaccination 2018, rendez-vous sur le site Vaccination Info Service mis en place par le Ministère de la Santé. Ce site revient également sur les effets indésirables réels possibles – et non supposés – des vaccins en s’appuyant sur les derniers essais cliniques.

 

À ce jour, aucun lien scientifique n’a encore été prouvé entre la vaccination contre la rougeole et l’autisme, ou encore la sclérose en plaques et le vaccin contre l’Hépatite b. La plupart des arguments avancés par les « anti-vaccins » ne reposent sur aucune réalité scientifique. Ces rumeurs ne font que renforcer la méfiance d’un grand nombre de Français à l’égard des vaccins, permettant ainsi à certaines maladies comme la rougeole de refaire surface. Pour rappel, la vaccination est le seul moyen efficace d’éviter de contracter et de transmettre certaines maladies qui peuvent être mortelles. Si vous avez des doutes ou des questions sur la vaccination, Hélium vous recommande de contacter votre médecin traitant. Il est le mieux placé pour vous conseiller sur votre santé et celle de vos enfants.