Pesticides : des risques pour la santé de tous

Massivement utilisés depuis les années 50 avec le développement de l’agriculture intensive, les pesticides sont désormais partout. Près de 50% des fruits et légumes en contiennent, sans oublier qu’ils sont également présents dans l’eau, la terre ou l’air que l’on respire. Depuis les années 80, les études se multiplient pour démontrer le danger que les pesticides peuvent avoir pour la santé à la fois de ceux qui les manipulent, les agriculteurs, mais aussi pour les consommateurs.

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Pesticides : que sont-ils exactement ?

Les pesticides (ou produits phytosanitaires) sont utilisés sur les cultures ou dans les jardins pour lutter contre les maladies causées par les champignons (fongicides), les insectes ravageurs (insecticides) ou les mauvaises herbes (herbicides). D’autres peuvent également servir à tuer des larves parasites, des limaces ou encore des rats.

Ils sont composés d’un grand nombre de substances actives. Sur plus de 1000 existantes à travers le monde, la France en autorise à ce jour 309. Disponibles sous plusieurs formes, ils peuvent agir de façon curative ou préventive.

Les professionnels, les premiers exposés aux pesticides

Agriculteurs, viticulteurs, maraichers ou encore responsables de l’entretien d’espaces verts…Environ 800 000 professionnels manipulent au quotidien des pesticides en préparant les produits, pendant l’épandage, la pulvérisation ou encore en nettoyant leur matériel, multipliant ainsi le contact des molécules actives avec leur organisme.

Si certains de ces produits ne vont avoir qu’un impact limité et transitoire sur la peau (irritations de la peau ou des muqueuses nasales), d’autres en revanche peuvent être stockés dans le sang et l’intoxiquer durablement entrainant des troubles nerveux, musculaires ou cardio-vasculaires aigus. Selon une étude de l’INSERM de 2013, une quinzaine de pathologies seraient attribuées à l’utilisation de pesticides tels que des cancers, des leucémies ou encore la maladie d’Alzheimer.

Pour ces professionnels, le seul moyen d’éviter une éventuelle contamination – en dehors d’éviter l’usage de pesticides – est de respecter scrupuleusement le mode d’emploi de ces produits et de se protéger en utilisant des EPI (Equipements de Protection Individuels) tels que des gants, des masques et des vêtements couvrants.

Et pour les consommateurs, quels sont les risques ?

Alors que la France reste le 3ème consommateur mondial de pesticides (et 1er en Europe), elle prend en parallèle et depuis quelques années des mesures pour en limiter fortement l’utilisation, voire en supprimer quelques-uns dont les effets restent encore inconnus sur la santé.

Moins exposés que les agriculteurs, les consommateurs sont malgré tout extrêmement sensibles à ce problème de santé publique, amplifié par les nombreuses crises sanitaires de ces dernières années même si les deux ne sont pas liés.

A titre préventif, il est toujours nécessaire de laver les fruits et les légumes consommés. Mais tous les pesticides ne restent pas en surface des aliments. Difficile en effet de nettoyer un steak ou un poisson… L’alternative reste donc la production bio. Malgré tout, il est quasiment impossible d’y échapper.

Selon un rapport de l’Institut de veille sanitaire publié en 2013, sur une population de 400 personnes âgées de 18 à 77 ans, 90% seraient imprégnés de certains pesticides dont certains sont interdits aujourd’hui mais qui persistent dans l’organisme. Le risque ne dépendrait pas de la dose accumulée mais plutôt de la période à laquelle on se trouve imprégné. Certains de ces pesticides étant des perturbateurs endocriniens, ils seraient donc déconseillés pendant la grossesse et la puberté.